Michaële Andréa SCHATT
Communiqué de presse,
Exposition Paysages en Ose, galerie Isabelle Gounod, Paris
La pratique de la peinture chez Michaële-Andréa Schatt est un outil simple, direct et révélateur.
C'est aussi dans une sorte de creux, de silence et de pénombre, un espace où il est possible de
reprendre son souffle, de respirer.
Sa peinture est à la fois affleurement de surface et mise en abîme, où l’obscurité et l’ombre,
tissent et traversent la représentation. Michaële-Andréa Schatt peint la mémoire des paysages
en libres associations, où le sujet n'apparaît pas comme unité de l'image et du lieu, mais comme
une combinatoire, une invention d'éléments disparates. Elle procède par recouvrements
successifs superposant les fragments mémoriels. Les «empreintes» évoquent ombres de
manteaux, paysages, paysages-manteaux, paysages mentaux…
Avec les «Paysages en Ose» Michaële-Andréa Schatt recouvre les empreintes, contamine le
paysage par la couleur rose omniprésente.
« Ces derniers temps, j'avais envie «d'oser» plus en peinture, Rrose Sélavy. La ritournelle de
Duchamp « La Vie en Ose » m’est venue à l’esprit : « On suppose, on oppose, on impose, on
appose, on dépose, on repose, on indispose …»*. Le rose s'est imposé comme un défi. Dans la
pratique du paysage, il apparaît hors-sujet, anti naturel et déplacé, tape à l'oeil. Il ronge et
morcelle l'homogénéité du lieu. L'espace devient proliférant, invasif, organique. Le paysage
s'organise alors comme un manteau, une enveloppe, un corps en négatif. Corps de l'absence,
le rose fait tache».*
L'exposition présente les peintures récentes de l'artiste, paysages et kimonos. Le kimono est à
la fois un vêtement simple mais qui ne révèle pas sa complexité au premier regard. Vêtement à
mi chemin entre la seconde et la troisième dimension, il se situe dans un entre deux, un espace
intermédiaire, se plie et se déploie tel un origami. Au Japon, le port et les couleurs des kimonos
varient selon les saisons. Celui qui le porte doit être en harmonie avec la nature.
Michaële-Andréa Schatt développe un travail de peinture où les procédures techniques
induisent des retournements, des inversions, des écarts, des fragmentations d’images.
L’ensemble de cet oeuvre, avec le travail consacré à la céramique, tresse les trois axes du
paysage, du corps et du textile.
* « La Vie en Ose », in catalogue de l’exposition Man Ray, New-York, Cordier and Ekstrom Gallery, 1963.
* «Les dessous de la peinture», entretien de Michaële-Andréa Schatt avec Karim Ghaddab
publié in Art absolument, septembre 2008.
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