Michaële Andréa SCHATT
Une installation sonore « De la dilatation du paysage » créée par Eric LA CASA et Michaële-Andréa SCHATT, ainsi qu’une vidéo réalisée par Michaële-Andréa Schatt ont été présentées dans le cadre de DiVA – Digital & Video Art Fair, au Kube Hôtel à Paris, du 26 au 29 octobre 2006.
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« Nous avons choisi de travailler ensemble sur l'empreinte d'un milieu en devenir. Ce milieu n'est pas en soi délimité, fini. Ce n'est pas un pays mais plutôt un espace traversé, une surface criblée de points.
De l'atelier de Michaële-Andréa Schatt aux autres lieux possibles que nous avons arpentés, la notion de territoire multiple superpose aussi bien les strates du texte (à partir des cahiers de travail, de citations et de mots choisis etc), que l'épaisseur de l'air au contact des corps, des objets ou encore des images du quotidien. Les enregistrements mesurent ces surfaces sensibles et en font entendre des cartes dérivées. Le réel ainsi recouvert devient un paysage rhizomique où l'oreille s'essaie à des trajectoires topophonique.
Ce dispositif vise à faire entendre l'épaisseur sonore d'un présent "reconstitué où la notion de territoire multiple est fondamentale.
La mise en résonance de nos pratiques respectives est stimulée par des réflexions sonores, textuelles ou encore visuelles sur ce qui fait paysage aujourd'hui ».
Eric La Casa – Michaële-Andréa Schatt, février 2006.Le travail d’Eric La Casa interroge la perception du réel et élargit ce qui fait musique aujourd'hui :
« Techniquement, j'enregistre de façon plus ou moins préméditée, dans mon territoire de vie (Paris) mais plus encore dans des sites non-urbains. A l’aide d’une paire de microphones ou de capteurs divers, je me mets en posture d’écoute privilégiée. Les microphones inspirent tout ce qui advient d’un paysage dans un instant précis. J’enregistre toute cette rumeur. A la différence d’un collectionneur de sons, de timbres, je m’intéresse à ce qui la fonde, et la constitue. Et en cela, un son est toujours le produit d’une géographie, et donc d’une topophonie d'un environnement. J'en révèle ses qualités, ses propriétés dans son interdépendance avec le site.
Avec tous ces instants, je me crée une sonothèque de territoires écoutées. Sortir un son de cette sonothèque induit une remontée dans la sensation en amont. Lorsque je compose, je suis donc dans un excès d’attention, en apnée, pour ne pas perdre cette sensation initiale. Et je développe un nouvel espace d’écoute adapté à la réalité technique ; c'est-à-dire dimensionner le réel capté au sein du dispositif stéréophonique de nos espaces intérieurs.
Ainsi, je déploie des compositions où l’écoute peut s’enfoncer dans les strates d'un paysage, dans la densité du réel... ».